Très attendue et déjà controversée bien avant sa sortie, l’adaptation live-action de Blanche Neige signée Marc Webb, avec Rachel Zegler dans le rôle-titre et Gal Gadot en Reine Maléfique, promettait de moderniser le mythe tout en célébrant son héritage. Mais entre une vision brouillonne et un profond manque de respect pour l’œuvre originale, le film laisse un arrière-goût amer.
Clara Maso
14 avril 2025 - 15h00
Note finale :

Crédit : Disney
Dans ce Blanche Neige, il ne reste qu’un vernis du conte que nous avons connu. Le scénario prend tant de libertés qu’il en oublie la base : une histoire simple, magique et intemporelle. Ici, la magie cède le pas à une morale ferme, et la douceur du dessin animé d'origine disparaît derrière un message moderne mal ajusté.
Visuellement, le film peine à convaincre. Les effets spéciaux, omniprésents, sont d'une artificialité frappante, et les décors manquent cruellement de chaleur. L’univers féerique, pourtant si cher à Disney, semble avoir été remplacé par un monde froid et sans identité.
Rachel Zegler, malgré un talent vocal certain, semble constamment à côté du rôle. Sa Blanche Neige manque d’innocence mais surtout de cœur. Son interprétation semble parfois condescendante, comme si le personnage original la dérangeait.

Crédit : Disney
À l’opposé, Gal Gadot en Reine Maléfique s’amuse visiblement, mais son jeu reste trop caricatural pour véritablement marquer. La disparition ou réinvention des sept nains est l’un des symboles les plus flagrants du déséquilibre du film. Cette tentative de "correction politique" semble forcée, et surtout, elle diminue la dynamique et la richesse émotionnelle du récit.

Crédit : Disney
Quant à la musique, si quelques reprises tentent de faire revivre la magie d’antan, elles tombent à plat. Les nouvelles chansons sont fades, sans âme, et ne laissent aucun souvenir marquant. La célèbre “Un jour mon prince viendra” est à peine effleurée, comme si elle gênait.
Avec cette version, Disney semble avoir renié ce qui faisait la force de son premier long-métrage d’animation : une émotion simple, un univers cohérent et une histoire profondément humaine. Le résultat est une adaptation bancale, dépourvue de magie, qui peine à convaincre tant les nostalgiques que les nouvelles générations.